lundi, 3 février 2020
L’hypothèse de l’expertise, ou pourquoi « l’aire de reconnaissance des visages » s’active devant une partie d’échecs
Ceux et celles qui lisent ce blogue régulièrement auront peut-être remarqué que je suis un amateur du jeu d’échecs. J’avais parlé il y a longtemps de ses vertus pour l’apprentissage à l’école et, à l’occasion du dernier championnat du monde des échecs à l’automne 2018, de son utilité générale dans la vie de tous les jours. Or je lisais récemment un article sur les processus cognitifs qui sont mis en jeux lorsqu’on joue aux échecs et un détail m’a fait tiquer. J’ai pensé en faire mon sujet d’aujourd’hui parce que ce détail ouvre sur un débat fondamental, celui de la spécialisation des aires cérébrales, autrement dit de la relation entre structure et fonction dans le cerveau. (suite…)
Du simple au complexe, Les détecteurs sensoriels | Comments Closed
mardi, 28 janvier 2020
Un « concours » pour tester deux grandes théories rivales sur la conscience
Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler la façon classique de faire de la science. Mais quand vient le temps d’étudier quelque chose d’aussi complexe et évanescent que la conscience humaine, il semble qu’on puisse en arriver à l’étonnant « concours » dont j’aimerais vous parler aujourd’hui. Deux grandes théories rivales sur les corrélats neuronaux de la conscience vont en effet être testées littéralement l’une contre l’autre dans six laboratoires répartis sur trois continents ! C’est ce que nous apprenait un article de la revue Science en octobre dernier, tout en précisant que ce qui ressemblait à une sorte de pari fait entre scientifiques à la pause-café était tout de même assorti d’un budget de 20 millions de dollars venant d’une fondation subventionnant les recherches à l’intersection de la science et de la religion. (suite…)
L'émergence de la conscience | Comments Closed
lundi, 20 janvier 2020
Quand notre système immunitaire se trompe et attaque nos récepteurs NMDA
On l’oublie trop souvent quand tout va bien, mais le bon fonctionnement de notre corps et de notre cerveau dépend à tout moment de milliers et de milliers d’interactions moléculaires tant à l’intérieur qu’entre nos cellules. Certaines de ces molécules sont petites et assez simples mais d’autres sont extrêmement complexes comme les protéines, ces « briques du vivants » formées de centaines et même souvent de milliers d’acides aminées qui s’enchaînent dans un ordre précis et se replient pour former une structure tridimensionnelle qui donnera sa fonction à la protéine. Tantôt ce sera une enzyme capable de couper ou de coller telle molécule à telle autre, tantôt de changer de forme pour faire se contracter nos fibres musculaires ou encore pour laisser passer des petits ions à travers la membrane d’une cellule comme dans le cas des protéines transmembranaires qui agissent comme des canaux ou des pompes. Quand tout va bien, on oublie l’extrême complexité et donc l’extrême fragilité de tout ça. Qu’arriverait-il si, par exemple, une seule de ces protéines se mettait à mal fonctionner ou à être détruite ? Le billet d’aujourd’hui en donne un exemple parmi tant d’autres, celui des encéphalites auto-immunes, et plus particulièrement la forme qui s’attaque à nos récepteurs NMDA. (suite…)
Les troubles de l'esprit | Comments Closed
lundi, 13 janvier 2020
Les effets bénéfiques de la méditation, des champignons magiques et du ski de fond !
On peut modifier son cerveau, et donc ses pensées et son comportement, de deux grandes façons : en répétant certains comportements ou bien en introduisant des molécules dans le cerveau. Dans le premier cas, c’est ce qu’on appelle couramment des apprentissages. Et dans le second, la prise de drogues ou de médicaments. Notons tout de suite que le premier cas peut se subdiviser à son tour en deux. On peut apprendre en « offline », sans que le corps ne soit directement impliqué (comme en lisant ou en méditant) ou on peut apprendre en « online » quand c’est le corps qui bouge qui nous fait apprendre (comme en s’entraînant dans une discipline sportive). Et signalons que lorsqu’on apprend par des comportements, en bougeant ou non, on modifie évidemment la biochimie de son cerveau et éventuellement sa structure, exactement comme lorsqu’on introduit directement une molécule psychoactive dans cette forêt neuronale extrêmement riche et complexe qu’est notre cerveau.
Cette petite intro me semblait pertinente pour introduire les deux études dont j’aimerais vous parler aujourd’hui. La première s’intitule “Psilocybin-assisted mindfulness training modulates self-consciousness and brain default mode network connectivity with lasting effects“ et a été publiée en août dernier dans le revue NeuroImage. (suite…)
L'émergence de la conscience, Le corps en mouvement | Comments Closed
mardi, 7 janvier 2020
Remerciements et deux conférences pour commencer l’année
Je voudrais commencer cette nouvelle année en remerciant du fond du cœur tous ceux et celles qui ont répondu la petite campagne de « socio-financement » de mon dernier billet. Le passage de 2019 à 2020 s’en trouve pas mal facilité pour moi au niveau financier, sans parler de ces nombreux mots d’encouragement qui donnent un sens à mon travail hebdomadaire sur ce blogue. Merci donc d’être là, fidèle au poste. Et merci encore pour vos contributions, tant les petites que les grosses qui me touchent toutes autant pour différentes raisons (les intéressé.es se reconnaîtront !). Comme je vous l’ai déjà écrit dans mes réponses à chacun.e : soyez assuré.es que je fais tout mon possible pour continuer l’aventure ! (suite…)
Du simple au complexe | Comments Closed