mardi, 18 octobre 2011
Du cerveau à la conscience de soi
Que peut-on dire sur l’intime relation que nous avons avec nous-même et le monde qui nous entoure à partir des connaissances acquises sur notre cerveau ? Question toujours aussi difficile même si de plus en plus de neurobiologistes se risquent à y apporter des éléments de réponse. C’est le cas de Vilayamur Ramachandran, Antonio Damasio et Jean-Pierre Changeux dont nous ne rapporterons ici que quelques récents échos médiatiques de leurs travaux.
D’abord une longue recension du dernier livre de Ramachandran, The Tell-Tale Brain: A Neuroscientist’s Quest for What Makes Us Human (2010), par le philosophe Colin McGinn, publiée dans le New York Review of Books mais également disponible en français (accessible gratuitement en s’inscrivant sur le site de booksmag.fr, voir le lien ci-bas). McGinn y rapporte les nombreux centres d’intérêt de Ramachandran, des membres fantômes à la vision aveugle, en passant par la synesthésie, les neurones miroirs et l’origine du langage. McGinn souligne aussi l’aspect fascinant des cas de dissociation de divers aspects de la conscience rapportés dans l’ouvrage. Il termine en critiquant le caractère « merveilleux et supérieur » du cerveau humain, dont Ramachandran fait l’éloge, et qui néglige selon lui la part d’ombre de notre espèce.
Et puis c’est au tour de John Searle, un autre philosophe, de faire son travail, c’est-à-dire d’identifier ce qui lui paraît les angles morts dans l’explication de la conscience proposée par Antonio Damasio dans son plus récent ouvrage Self comes to mind : constructing the conscious brain (2010), disponible en français sous le titre L’autre moi-même. La notion de soi pour Damasio passe forcément par la conscience du corps et accorde, contrairement à d’autres, une grande importance à des structures cérébrales profondes comme l’insula ou le tronc cérébral.
Finalement, dans un bref entretien, Jean-Pierre Chageux nous rappelle que notre identité se forge au gré des phénomènes épigénétiques qui sculptent notre cerveau intensément durant ses 15 premières années d’existence, puis lui garde une plasticité relative durant tout le reste de la vie adulte.
En passant, si les origines des réflexions de Changeux sur la stabilisation sélective de synapses et sur l’épigénétique vous intéressent, le deuxième cours de Parlons cerveau les abordera à travers ses travaux sur le récepteur à ’acétylcholine à partir des années 1970 (voir le dernier lien ci-bas).
Can the Brain Explain Your Mind?
Le mystère du cerveau humain
The Mystery of Consciousness Continues
Le problème de la conscience reste entier
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L'émergence de la conscience | Comments Closed