dimanche, 13 novembre 2022
Comprendre et apprivoiser les drogues avec Jean-Sébastien Fallu à l’UPop Montréal
Avant de poursuivre le journal de bord de mon livre avec le chapitre 11 la semaine prochaine, je voudrais aujourd’hui vous signaler un excellent cours qui se donne actuellement à l’UPop Montréal. Intitulé « Comprendre et apprivoiser les drogues. Un enjeu de santé publique en évolution », le cours donné par le Dr. Jean-Sébastien Fallu comporte trois séances les mercredis 2, 16 et 30 novembre à 19h au café les Oubliettes. Les travaux de Jean-Sébastien Fallu portent notamment sur l’étiologie et la prévention de la consommation problématique de substances et les politiques en la matière. Il œuvre aussi à titre de rédacteur en chef et directeur de la revue Drogues, santé et société.
La première séance qui portait sur les notions de base sur les dépendances et les politiques d’encadrement est donc passée, mais elle a été enregistrée pour ceux et celles qui voudraient faire du rattrapage, comme le dit maintenant l’expression consacrée. Des choses bien intéressantes s’y sont dites, notamment sur la question de la décriminalisation ou la légalisation de l’usage médical et non-médical de plusieurs drogues, scène où le Dr. Fallu est très impliqué. Une implication qui est d’ailleurs bien loin d’être uniquement théorique puisqu’il faisait récemment son autodévoilement comme utilisateur régulier de drogues. Une « sortie du placard » saluée par plusieurs car elle contribue à combattre les stéréotypes et la stigmatisation associés aux personnes utilisatrices de drogues.
Ce sera d’ailleurs le thème de la deuxième séance qui aura donc lieu ce mercredi le 16 novembre à 19h, au café les Oubliettes. Cette séance vise à montrer qu’au même titre que le statut socioéconomique, la stigmatisation peut être une cause fondamentale et un déterminant social important de santé. Car comme l’explique le Dr. Fallu :
« [P]armi les causes de cette stigmatisation, il y a les représentations sociales. C’est quoi, un drogué ? C’est un minable. Un faible, un immoral, un gars dans la ruelle qui a fait de mauvais choix. La réalité scientifique et épidémiologique est pourtant très différente. On sait que c’est très répandu dans les milieux professionnels. Mais personne ne le dit. Il y a une hypocrisie là-dedans. »
C’est donc un rendez-vous ce mercredi, avant la dernière séance du 30 novembre qui permettra de mieux comprendre l’approche par réduction des méfaits dans le domaine des toxicomanies, mais aussi son élargissement à d’autres problèmes de santé publique. Par exemple la gestion de la pandémie de COVID-19 au Québec et en occident où cette approche a cruellement fait défaut malgré ses effets potentiellement bénéfiques, particulièrement sur les populations marginalisées.
C’est donc un rendez-vous dans ce sympathique café où l’on sert de la bonne bouffe et des drogues en toute légalité : vin et bière sont en effet disponibles sur place ! À noter que les cours de l’UPop Montréal sont toujours gratuit et sans réservation.
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