lundi, 6 décembre 2010
L’insomnie pour traiter la dépression ?
Le manque de sommeil a un effet bénéfique sur la dépression. Voilà un phénomène aussi contre-intuitif que bien documenté par plus de 75 études publiées depuis 40 ans ! S’il n’est pas plus répandu dans l’arsenal de traitement contre la dépression, c’est d’une part parce que l’insomnie prolongée peut également avoir des effets néfastes non négligeables au niveau cognitif; et d’autre part, parce que l’amélioration de l’humeur produite par l’insomnie se dissipe quand on récupère inévitablement le sommeil.
Néanmoins, l’effet est si robuste, rapidement établi et porteur d’espoir que plusieurs recherches sont en cours à son sujet. Certaines semblent par exemple indiquer que l’activité d’une structure cérébrale particulière, le cortex cingulaire antérieur, qui est supérieure à la normale chez les personnes déprimées, se calme après une insomnie.
D’autres se sont intéressées aux antidépresseurs trycycliques qui ont pour effet secondaire de perturber le sommeil paradoxal (ou « REM sleep »). On se demande si l’insomie ne produirait pas son effet de la même façon, en diminuant la durée de ce cycle de sommeil particulier. Des indices génétiques vont en tout cas en ce sens: les risque de dépression sont plus grands dans les familles ayant la particularité génétique rare d’avoir beaucoup plus de sommeil paradoxal que la normale.
In Sleepless Nights, a Hope for Treating Depression
Sleep deprivation as a model experimental antidepressant treatment: Findings from functional brain imaging
Dormir, rêver..., Les troubles de l'esprit | Comments Closed