mardi, 12 octobre 2021
Francisco Varela : une pensée vivante
De retour d’une bouffée de belle nature campagnarde durant la journée fériée de l’action de grâce d’hier, je me contenterai cette semaine de vous transmettre l’information sur une autre journée d’étude hommage à la pensée de Francisco Varela que m’a transmis un lecteur (merci Dominique !). Elle a eu lieu à Paris le 28 mai dernier, donc très exactement 20 ans jour pour jour après la disparition prématurée du neurobiologiste chilien le 28 mai 2001.
Je dis « une autre » car en cette année anniversaire de son décès, qui coïncidait aussi avec les 30 ans de son ouvrage phare « The Embodied Mind » coécrit avec Evan Thompson et Eleanor Rosch, d’autres événements hommages dont j’avais parlé ici ont aussi été organisés. Comme cette journée hommage sur Zoom qui a eu lieu le 20 mai dernier au célèbre Centre culturel international de Cerisy. Ou encore le colloque virtuel « Ouroboros 2021: Life and Work of Francisco Varela » avec sa douzaine de conférences sur l’œuvre de Franciso Varela, où l’on entre de façon plus pointue dans les articles de celui qui a grandement contribué à réintroduire le corps et la phénoménologie dans les sciences cognitives modernes.
Ou finalement le colloque international en ligne « L’énaction en perspective et en prospective » qui a eu lieu du 23 au 27 août dernier organisé par le GRIMTÉ, Groupe de Recherche International et Multidisciplinaire sur les Théories Énactives, affilié à la Faculté des sciences de l’éducation de l’université de Montréal, et où j’ai eu le plaisir de donner l’un des ateliers préparatoires le 16 juin dernier. Intitulé Embodiment et énaction 101, le pdf du Power Point de cette présentation est accessible ici et la vidéo ici). Il s’agissait, comme le titre l’indique, d’une introduction au concept d’énaction et, de façon plus large, de ce qu’on appelle l’embodiment ou la cognition incarnée.
Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas Varela, cette entrée en matière permettra sans doute de vous rendre plus accessibles tous les autres événements mentionnés plus haut, y compris, donc, cette journée d’étude hommage à la pensée de Francisco Varela du 28 mai dernier dont je voulais vous parler aujourd’hui. Elle a été organisée par le CRI, un organisme fondé en 2006 et qui est soutenu entre autres par l’Université de Paris. Le CRI cherche à partager et à co-construire de nouvelles manières d’apprendre, d’enseigner et de faire de la recherche. Et ce, autant dans les domaines des sciences du vivant, de l’éducation et du numérique où les idées énactives influencent de plus en plus les pratiques. Et parfois là où on l’attend le moins, comme l’évoque cet extrait de la présentation de la journée :
« Paradoxalement, cette représentation du monde vivant en opposition à la représentation computationnelle de la pensée peut prendre appui sur les outils numériques pour guider notre attention vers des éléments capacitaires de cet environnement hybride réel / virtuel. Cette pensée autopoïétique est fondamentalement vivante, c’est à dire quelle cherche l’atteinte d’un but d’équilibre pour l’individu et non une simple reproduction d’actions. Cette recherche de soi, en acte, par une exploration “directe vécue” demande une pratique “régulière et soutenue. »
Encore une fois, je note la présence à cette journée de quelques figures familières de la cognition incarnée, tel Jean-Philippe Lacchaux dont j’ai déjà couvert les travaux, ou encore Germain Poizat qui était impliqué dans le colloque L’énaction en perspective et en prospective.
Les différentes tables rondes de cette journée hommage à la pensée vivante de Francisco Varela peuvent être visionnées ici et là.
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