lundi, 20 août 2012
Beautés de la nature… à tous les niveaux !
C’est souvent l’été, durant les vacances, que nous avons le plus de contacts avec la nature. Et ça tombe bien parce que c’est à cette période que la vie, tant végétale qu’animale, est la plus luxuriante, la plus foisonnante.
Un petit tour dans la forêt boréale québécoise, suivi de près par une visite au jardin botanique et de l’écoute d’un superbe documentaire animalier sur les stratégies de survie d’animaux filmés aux quatre coins du monde (voir les deux premiers liens ci-bas), me l’ont récemment rappelé.
Mais il est une autre dimension de la nature, tout aussi spectaculaire que celles-là, et je dirais plus fondamentale encore puisque sans elle toute la diversité du comportement animal n’existerait pas. Je parle bien sûr de la complexité de nos cellules nerveuses, tant dans leur forme, qui n’est pas sans rappeler celle des arbres, que dans leur organisation entre elles, digne de la forêt vierge tropicale (où ce qu’il en reste…).
La beauté neuronale nous est cependant moins directement accessible. Certaines techniques de coloration des neurones nous permettent parfois de l’admirer par l’entremise d’Internet ou de revues spécialisées. Mais les artistes peintres férus de neuroscience et susceptibles de transmettre la beauté de cette architecture neuronale ne courent pas les rues. Greg Dunn, qui a reçu son doctorat en neurosciences de l’Université de Pennsylvanie en 2011 est l’un de ces oiseaux rares.
Ses tableaux ne sont pas de simples reproductions de ce que les différentes techniques de coloration nous permettent de voir au microscope, mais plutôt un étonnant amalgame entre ces images et l’art du lavis japonais, aussi appelé Sumie-e. Portant un grand intérêt pour la méditation et ces techniques traditionnelles asiatiques de dessin à l’encre de Chine, Dunn croit que le calme est l’état naturel de l’esprit humain et il essaie de capturer ce « déploiement naturel » dans ses dessins.
Ceux-ci portent autant sur les neurones de l’hippocampe, du cortex ou du cervelet, et révèle, par analogie avec les arbres souvent peints en Sumie-e, à quel point l’arborescence dendritique est similaire à l’enchevêtrement des branches dans une forêt.
À la frontière entre le réalisme et l’interprétation, le travail de Greg Dunn nous rappelle que la beauté de notre monde intérieur est comme un chien qui court après sa queue : elle est dans le système nerveux de l’artiste qui interprète ce monde mais aussi dans celui de chacun de nous qui, grâce à ce même système nerveux, apprécie cette interprétation de notre système nerveux réalisée par le système nerveux de l’artiste…
Life – BBC 2009 Trailer – Documentary
One Life Documentary (1/6)
A beautiful mind: Stunning paintings of hippocampus, lobes, and neurons depict grey matter in a colourful new light
Greg A. Dunn Desing
Du simple au complexe | Comments Closed