lundi, 31 janvier 2011
Repenser la contribution de l’aire de Broca au langage
En 1861, Paul Broca observe une lésion importante à l’aire frontale inférieure gauche d’un patient qui vient de décéder et qui ne pouvait prononcer d’autres syllabes que «tan», bien qu’il comprenait ce qu’on lui disait. Cette observation fut mainte fois confirmée, et «l’aire de Broca», dont la destruction conduit à l’aphasie du même nom, fut associée à la production du langage.
Mais le rôle que l’on attribue à l’aire de Broca s’est beaucoup complexifié depuis ces observations initiales. En plus de la production, elle serait également impliquée dans certains aspects sémantiques du langage. Les travaux de Peter Hagoort montrent par exemple que son association dynamique avec le cortex temporal postérieur gauche est nécessaire à la compréhension du langage.
D’autres expériences d’imagerie cérébrale suggèrent que des processus cognitifs distincts comme la reconnaissance d’un groupe de mots, la prise d’une décision grammaticale et la formulation d’une réponse verbale activent différentes sous-régions de l’aire de Broca. Ces nouvelles données neurobiologiques permettent d’élaborer des modèles fonctionnels de l’aire de Broca où la dichotomie simpliste « production / compréhension » du langage s’estompe toujours un peu plus.
Dr. Peter Hagoort: CRLMB Distinguished Lecture Series
In Milliseconds, Brain Zips From Thought To Speech
Dr. Gina Kuperberg: CRLMB Distinguished Lecture Series
On Broca, brain, and binding:a new framework
Retrieval and Unification of Syntactic Structure in Sentence Comprehension: an fMRI Study Using Word-Category Ambiguity
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