lundi, 4 avril 2016
Pourquoi notre cerveau est-il si énergivore ?
Cette semaine on va causer énergie, celle requise au bon fonctionnement de votre cerveau et, à la fin de ce billet, du mien qui me permet d’écrire ces lignes. Et comme on est sur le blogue du Cerveau à tous les niveaux, on va considérer la question aux deux niveaux extrêmes de ce site, le moléculaire et le social !
Partons du billet de la semaine dernière qui attirait l’attention sur l’activité endogène du cerveau pour aborder sa grande demande énergétique constante au niveau moléculaire. En effet, je l’ai déjà écrit ici, bien qu’il ne représente que 2% du poids du corps humain, le cerveau consomme en permanence environ 20% de l’énergie nutritive et de l’oxygène absorbé par le corps. C’est donc, et de loin, l’organe le plus énergivore de l’organisme comme le montre l’image ci-dessus où son activité métabolique est comparée à celle du cœur et du foie. (suite…)
Du simple au complexe | Comments Closed
lundi, 5 octobre 2015
Si les neurones ne peuvent pas se diviser, comment se fait-il qu’on puisse avoir des cancers du cerveau ?
Mercredi dernier, à l’Université du troisième âge à Valleyfield, je donnais le cours sur la théorie du neurone et tout ce qu’on a découvert depuis les dernières décennies sur les interactions complexes entre les neurones et les cellules gliales de notre cerveau. C’est le cours le où l’on descend le plus bas au niveau moléculaire (jusqu’aux sous-unités du récepteur NMDA, par exemple, dont on sait maintenant qu’elles peuvent se combiner de différentes manières pour modifier la perméabilité du canal…). Ma hantise étant que les gens pensent que finalement « c’est pas si compliqué que ça le cerveau », je me dis toujours lorsque j’ai un public captif pour 8 cours, que mieux vaut leur faire goûter dès le départ à l’incroyable complexité du cerveau, quitte à les perdre un peu. Quand nous abordons plus tard son fonctionnement global en termes de réseaux dynamiques qui oscillent de façon plus ou moins synchronisée (ce qui n’est pas non plus si simple), on est alors plus en mesure de goûter à ce délicieux vertige qui vient en pensant que chacune des 85 milliards de cellules nerveuses et gliales qui produisent ces effets globaux est en soi un monde méconnu d’une complexité à couper le souffle.
Pas étonnant alors que d’excellentes questions surgissent alors dans les cerveaux en face de moi et que je sois bien souvent incapable d’y répondre. Ce fut le cas mercredi dernier avec cette question : si les neurones ne peuvent pas se diviser, comment se fait-il qu’on puisse avoir des cancers du cerveau ? (suite…)
Les troubles de l'esprit | Comments Closed
lundi, 28 juillet 2014
La cote des cellules gliales en hausse, celle des neurones miroirs en baisse
Il en est parfois de différents aspects d’une discipline comme des actions cotées en bourse : leur valeur fluctue au fil du temps. Un temps quand même plus long que celui qu’affectionnent les boursicoteurs, mais qui peut néanmoins créer quelques « hypes », « buzzwords » ou autres bulles spéculatives qui finissent par exploser, si l’on veut continuer avec notre analogie… (suite…)
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lundi, 14 janvier 2013
La synapse tripartite mise à mal
Si une discipline scientifique n’est que la somme des meilleurs modèles du moment, cela veut dire que certains de ceux-ci sont à l’occasion remis en question. En neurosciences, cela s’est produit à maintes reprises durant les dernières décennies, indice que ce domaine de recherche est très actif. On n’a qu’à penser à la neurogenèse, pour ne citer qu’un exemple, qui est venue réduire à néant le dogme voulant que l’on naisse avec notre stock de neurones et qu’on ne fait qu’en perdre le reste de notre vie.
Tout récemment, un autre modèle généralement bien accepté a pris un dur coup, celui de la synapse tripartite. Et ce qui est plutôt ironique ici, c’est que ce modèle de transmission synaptique mettant à contribution les cellules gliales était lui-même né du renversement d’un autre vieux dogme, celui où les neurones étaient considérés comme les seuls à participer à la communication nerveuse dans le cerveau, les cellules gliales ne jouant qu’un rôle de nutrition ou de soutien.
Mais il semble que l’on ait un peu surestimé ce que certains ont appelé la « gliotransmission », du moins chez l’adulte. (suite…)
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lundi, 12 novembre 2012
Les cellules gliales sont aussi sensibles à notre environnement
Longtemps considérées comme du simple « remplissage » entre les neurones, puis comme ayant essentiellement des fonctions nutritives, les cellules gliales s’avèrent années après années de plus en plus complexes. Des études récentes viennent par exemple de montrer leur rôle dans la plasticité cérébrale et son altération dans des situations d’isolement social.
De plus en plus de travaux indiquent que les enfants qui ont souffert de négligence sévère et d’isolement social montrent, une fois adulte, des faiblesses cognitives et sociales. Deux groupes de recherche ont donc recréé ces conditions défavorables chez le bébé souris en l’isolant pendant plusieurs semaines. (suite…)
Au coeur de la mémoire, Du simple au complexe | Comments Closed