lundi, 29 août 2016
Plan des 14 séances sur la « cognition incarnée » pour l’automne
Après avoir présenté ici la semaine dernière la description générale du cours sur la cognition incarnée que je donnerai à l’UQAM cet automne (ISC8001), voici tel que promis le plan du cours avec les titres et quelques notions qui seront abordées dans chacune des 14 séances. [le pdf de la présentation Power Point de chaque séance sera disponible ici]
Comme vous allez le constater, ça ratisse plutôt large. Que voulez-vous, je suis un généraliste (donc quelqu’un qui « ne sait rien sur tout », par opposition au spécialiste qui, lui, « sait tout sur… rien ») alors j’essaie de ratisser large pour dissimuler mon ignorance ! ;-P
Et durant tout l’automne, à chaque lundi, je vais essayer de vous résumer ici mon cours du mercredi suivant. L’idée étant, comme je l’expliquais la semaine passée « de rendre accessible aux gens loin de Montréal ce parcours auquel je consacrerai la majorité de mon temps cet automne. Et aussi, question de joindre l’utile à l’agréable, de me sauver du travail en m’évitant de faire des recherches supplémentaires sur d’autres sujets pour mes billets de blogue hebdomadaires… »
Le cours débute mercredi le 7 septembre à 18h au local A-1745 du pavillon Hubert-Aquin de l’UQAM, 400 rue Sainte-Catherine E (angle St-Denis), à Montréal. Je donne tous ces détails parce qu’ayant moi-même squatté ce cours comme étudiant libre il y a quelques années, ce n’est pas moi qui vais empêcher qui que ce soit d’y assister.
On commence donc lundi prochain sur ce blogue avec le résumé de la première séance. J’essaierai de montrer comment l’aspect « incarné » de la cognition que l’on va explorer dans ce cours s’est peu à peu imposé dans les sciences cognitives depuis un demi-siècle.
* * *
Plan du cours sur la « cognition incarnée » :
Séance 1 (7 septembre) : Survol historique des sciences cognitives et présentation du cours
Background : behaviorisme et cybernétique.
Cognitivisme et le « core program » des sciences cognitives.
Connexionnisme : se rapprocher du cerveau avec des réseaux de neurones.
Systèmes dynamiques incarnés et influence grandissantes des neurosciences (et comment on va raconter cette partie de l’histoire en 13 séances dans le reste de ce cours…).
Séance 2 (14 septembre) : Autopoïèse et émergence des systèmes nerveux
« Big history » : évolution cosmique, chimique et biologique.
Autopoïèse et auto-organisation.
Boucle sensori-motrice et émergence des systèmes nerveux.
Séance 3 (21 septembre) : Le cerveau humain : développement, communication et intégration neuronale, organisation générale
Comment se construit l’objet le plus complexe de l’univers.
Le neurone et la cellule gliale : un réseau inextricable.
Communication et intégration neuronale : des dogmes qui tombent.
Prépondérance des régions dites « associatives » dans le cortex humain.
Séance 4 (28 septembre) : Plasticité et mémoires : l’inévitable hippocampe
Histoire évolutive de nos différents systèmes de mémoire.
Mécanismes de plasticité synaptiques.
Cellules de lieu, de grille, de temps, etc., dans l’hippocampe.
Recyclage dans l’hippocampe : de la mémoire spatiale à la mémoire déclarative.
Séance 5 (5 octobre) : Activité endogène, oscillation et synchronisation de l’activité dynamique du cerveau
Mécanismes endogènes générateurs de rythmes.
Rôles fonctionnels des oscillations et de la synchronisation d’activité nerveuse.
Les rythmes cérébraux et la consolidation mnésique durant le sommeil.
Séance 6 (12 octobre) : La cartographie du connectome humain et ses limites à différentes échelles
Différentes techniques à l’échelle micro, méso et macro.
Connectivité et réseaux fonctionnels.
Critiques / limites du connectome.
Ce que révèle la théorie des graphes sur la topologie de nos réseaux cérébraux.
Séance 7 (19 octobre) : Architectures cognitives modulaires et duales : la quête de la plausibilité biologique
Conceptions modulaires de l’esprit et théories à processus duaux.
Bases neurobiologiques possibles et architectures cognitives qui s’en inspirent.
Inhibition préfrontale et redéfinition du concept de stades d’apprentissage de Piaget.
(26 octobre : semaine de lecture)
Séance 8 (2 novembre) : La linguistique cognitive : quand le langage « fait corps » avec nos autres facultés
Le langage n’est pas séparé du reste de la cognition.
Des capacités cognitives non linguistiques sont utilisées pour traiter des données linguistiques.
L’utilisation du langage reflète nos structures conceptuelles.
Séance 9 (9 novembre) : Le débat sur la spécialisation fonctionnelle du cerveau (ou comment sortir de la phrénologie)
Organisation en couches et en colonnes du cortex.
L’imagerie cérébrale fonctionnelle : ses forces, mais aussi ses limites et problèmes.
La « réutilisation neuronale » : quand chaque région du cerveau est impliqué dans de multiples tâches.
Distinction entre spécialisation et différentiation fonctionnelle.
Séance 10 (16 novembre) : Comment l’environnement entre dans notre cerveau : cognition ancrée et représentation modale
Représentations amodales et modales; évidences en faveur des secondes.
« Online », « offline » et Imagerie mentale.
Le « Perceptual Symbol System » (PSS).
Le PSS en quête de mécanisme : une solution du côté des pointeurs sémantiques ?
Séance 11 (23 novembre) : Attention et prise de décision : l’influence du « bottom up / top down » et des affordances
Les nombreuses utilisations de l’opposition « bottom up / top down »; le cas de la vision et de l’attention.
Le concept d’affordance de J.J. Gibson.
Les représentations pragmatiques basées sur les affordances; leur utilité dans la prise de décision.
Séance 12 (30 novembre) : Influences émotionnelles de l’environnement social : complémentarité du système nerveux, hormonal et immunitaire
La raison et les émotions influencées par le corps.
Quand la neuromodulation s’invite dans le connectome.
Psycho-neuro-immunologie : les effets néfastes du stress chronique.
L’effet placebo et ses différents mécanismes biologiques.
Séance 13 (7 décembre) : Les formes « radicales » de la cognition incarnée : se servir du corps et de l’environnement pour penser
La cognition est couplée et dépendante de processus corporels.
La cognition est située dans un environnement physique et social dont elle utilise plus ou moins les ressources.
L’énaction : la cognition vue comme l’exercice d’un savoir-faire qui débouche sur une co-détermination organisme / environnement.
Des conceptions radicales du couplage dynamique organisme /environnement qui se passent des représentations.
Séance 14 (14 décembre) : Minimisation de l’énergie libre et codage prédictif : anticiper l’environnement pour agir plus efficacement
Minimiser l’écart entre l’input sensoriel et nos modèles internes pour rester dans un intervalle viable.
Inversion du paradigme classique : prédominance des prédictions « top down ».
Organisation des circuits corticaux soutenant le codage prédictif.
Comment le corps entier, l’action et même les affordances physiques et sociales participent à la minimisation de l’énergie libre.
[Comme chaque mot (ou presque!) de ce plan pourrait être un hyperlien vers des pages du Cerveau à tous les niveaux, si un terme vous intrigue, je vous suggère de simplement le copier dans le moteur de recherche du site pour en avoir plus de détails.]
Le corps en mouvement | Comments Closed