lundi, 11 avril 2011
Apprendre à piquer la curiosité
Qu’est-ce qu’apprendre ? Quelles méthodes d’enseignement sont les plus efficaces ? Dans quelles conditions retient-on le mieux ? Vastes questions qui ne cessent d’alimenter les débats.
Débats auxquels les neurosciences apportent régulièrement des données pertinentes, en particulier ici pour la dernière question. En effet, en 2009, Min Jeaong Kang et ses collègues ont publié une étude d’imagerie cérébrale qui confirme l’importance d’un facteur bien connu favorisant l’apprentissage, quoique souvent sous-exploité, la curiosité.
L’étude montre que les participants, qui s’adonnaient à un jeu de questions-réponses de culture générale, retiennent mieux les questions où ils avaient des connaissances préalables sur le sujet, mais n’en savaient pas assez pour donner la réponse, de sorte qu’ils étaient très curieux de la connaître. C’est à ce moment précis qu’on observait une activation maximale de leur noyau caudé. Or cette structure cérébrale joue un rôle central dans la motivation visant à obtenir une récompense et le plaisir qui vient avec. On la savait déjà très active chez la personne dépendante qui recherche sa drogue ou chez les gens qui tombent en amour. On sait maintenant qu’elle semble aussi être derrière le plaisir intellectuel de relier un nouvel élément à notre bagage de connaissance.
Une conclusion qui va tout à fait dans le sens des propos de Hélène Trocme Fabre, auteur de plusieurs ouvrages sur l’apprentissage, dont J’apprends donc je suis et Réinventer le métier d’apprendre qui ont marqué une génération de pédagogues. Dans un entretien qu’elle accordait début 2011, elle résume sa conception de l’acte d’apprendre par cette formule : apprendre c’est accueillir le nouveau dans le déjà là.
Elle rappelait du même coup que nous sommes « nés pour apprendre », que c’est une nécessité constante des êtres vivants pour s’adapter au monde qui les entoure. Et que si certains élèves ne semblent pas motivés à apprendre, c’est peut-être parce qu’on leur impose un peu vite nos questions d’adulte, au lieu de les laisser exprimer leurs propres questions, autrement dit leur… curiosité !
Être curieux : un avantage pour réussir
Les rencontres avec Hélène TROCME FABRE (1)
Les rencontres avec Hélène TROCME FABRE (2)
The Wick in the Candle of Learning. Epistemic Curiosity Activates Reward Circuitry and Enhances Memory
Au coeur de la mémoire | 10 commentaires »
[…] Apprendre à piquer la curiosité […]
Bonjour à toutes et à tous,
Depuis quelques mois, je publie sur mon blog ce qui me pousse à rester curieux dans ma vie, malgré mes 53 ans. Je suis formateur et chercheur autodidacte en sciences cognitives.
En fait, cette curiosité, cette soif d’apprendre c’est aussi le plaisir de partager au quotidien. Ceci est vraiment intimement lié à ma propre croissance personnelle et celle des personnes que je côtoie au quotidien.
Piquer la curiosité c’est avant tout, pour moi, permettre les associations personnelles sans limite dans un premier temps avec ses propres représentations (notre bibliothèque de mots-images, notre vocabulaire acquis).
Le conseil que je prodigue à mes étudiants et à moi-même, c’est de dompter les dictionnaires… Apprendre de nouveaux mots, de nouvelles représentations que l’on peut raccrocher, associer aux anciennes (Apprendre dans le sens de « à prendre »).
A partir de là, ce sont de nouveaux réseaux qui s’ouvrent à l’expérimentation : ce que l’on appelle vulgairement la « créativité ».
Bien le bonjour du Sud-Ouest de la France (Bordeaux),
Tout de bon et à très bientôt Bruno,
Patrick
Bonjour,
J’ai omis de vous laisser le nom de mon blog, je répare cette erreur, le voici :
http://www.memoirefacile.com/
Je remercie par la même Bruno qui depuis 2008-2009, malgré son temps précieux a su m’apporter son soutien pour créer mon projet.
Amicalement,
Patrick
[…] la compassion à l’amour, en passant par la méditation ou le plaisir intellectuel, on a ainsi découvert de nombreux circuits neuronaux spécifiques à différentes fonctions […]
Je trouve cet article simple et juste.
Notamment la dernière phrase » Et que si certains élèves ne semblent pas motivés à apprendre, c’est peut-être parce qu’on leur impose un peu vite nos questions d’adulte, au lieu de les laisser exprimer leurs propres questions, autrement dit leur… curiosité ! ». En laissant le temps aux étudiants, dont je faisais partie, il y a peu de temps, la curiosité vient.
[…] blogue du CERVEAU À TOUS LES NIVEAUX ( Canadien) offre un excellent article […]
[…] Au coeur de la mémoire Apprendre à piquer la curiosité […]
[…] sur cette boucle que va se greffer, au fil de l’évolution, la mémoire, l’apprentissage (« accueillir le nouveau dans le déjà là »), l’attention, la compréhension, l’intention, l’imagination, […]
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