Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






lundi, 25 janvier 2016
52 données étonnantes sur le cerveau

On a souvent moins de temps que l’on voudrait pour lire (ou écrire) sur les sujets qui nous passionnent (par exemple quand un problème technique vous bouffe votre avant-midi…). Des petites bouchées bien apprêtées sont alors une solution toute désignée. C’est ce que propose depuis quelques mois le site Knowing Neurons avec ses « Brain Facts » hebdomadaires (premier lien ci-dessous).

Le concept est d’en produire une par semaine pendant un an, d’où le titre officiel de « 52 Brain Facts ». Il s’agit de ce que les anglo-saxons appellent un « infographics », c’est-à-dire la représentation visuelle de données avec peu de texte mais des images qui permettent d’en saisir clairement et rapidement l’essentiel. Cette approche ne date pas d’hier (voir par exemple l’exemple classique des pertes de soldats de l’armée française durant la campagne de Russie en 1812-1813, deuxième lien ci-dessous). Mais elle est devenue très accessible et populaire avec les facilités graphiques des ordinateurs.

Pour en revenir aux Brain Facts, la vingtaine disponible actuellement peut être regroupée en différents thèmes. Il y a ceux qui essaient de rendre concrète la complexité du cerveau avec des comparaisons quantitatives surprenantes. On apprend ainsi que la longueur totale des capillaires sanguins transportant l’oxygène et les nutriments dans notre cerveau équivaut à la distance d’environ 15 marathons (plus de 600 km). Ou bien qu’une personne de 20 ans a ce qu’il faut en axones myélinisés dans son cerveau pour faire 4 fois et demie le tour de la Terre !

Clairement, il y a quelque chose de spécial avec cet organe qui ne représente que 2 % du poids du corps humain, mais qui consomme en permanence environ 20% du glucose et de l’oxygène que l’on consomme… Un organe qui nécessite aussi 50% de nos gènes pour en établir le design complexe (l’autre 50% décrivant l’organisation du 98% restant de notre corps). Bien sûr, la contribution de ces quelques 10 000 gènes (on en a environ 20 000 au total) n’est pas suffisante pour spécifier la position et les connexions de nos 85 milliards de nerones. Il faudra donc divers processus épigénétiques pour préciser dans le détail notre connectome. Mais ça, c’est une autre histoire…

Par ailleurs, on est loin d’avoir le plus gros cerveau du monde animal, comme le rappelle un autre tableau. Le cachalot avec son cerveau de 17 livres surpasse facilement notre cerveau de 3 livres. Mais le cachalot ne fait pas de neurosciences, de poésie ou de philosophie, alors ce n’est pas juste la grosseur qui compte… Et même avec la taille relative du cerveau en fonction du poids du corps, on apprend que l’être humain se fait battre par un petit écureuil asiatique dont le cerveau représente 10% du poids de son corps (alors que nous c’est 2%, comme on l’a dit plus haut).

D’autres infografics démontent certains mythes, comme celui voulant que certains individus soient « cerveau droit » et d’autres « cerveau gauche ». Chez tout individu, les deux hémisphères travaillent en effet toujours conjointement pour la moindre tâche, ce qui n’exclut pas que pour certaines un hémisphère puisse être plus sollicité que l’autre. Parlant de nos deux d’hémisphères cérébraux, l’infographics publié aujourd’hui rappelle que chez les gens où le corps calleux, ce gros faisceau de fibre nerveuse qui les relie, a dû être sectionné pour limiter des crises d’épilepsie, les sujets semblent avoir alors deux consciences distinctes du monde, comme les expériences de Ramachandran ou de Gazzaniga l’ont également montré.

D’autres tableaux portent enfin sur le foisonnement synaptique durant le développement, l’effet de certaines molécules comme la caféine ou le THC sur les neurones, ou encore le rôle de différentes structures cérébrales comme le thalamus ou le cervelet. Bonne dégustation !

i_lien 52 Brain Facts
i_lien Pertes de soldats de l’armée française durant la campagne de Russie en 1812-1813

Non classé | Comments Closed


Pour publier un commentaire (et nous éviter du SPAM), contactez-nous. Nous le transcrirons au bas de ce billet.