lundi, 13 septembre 2021
L’isolement social long et répété durant la pandémie révèle ses effets désastreux sur les adolescents
Problèmes cognitifs, perte de motivation, troubles d’anxiété, troubles alimentaires, hospitalisation en hausse, les impacts du confinement durant la pandémie sur la santé mentale des jeunes ont été très graves. Très peu relayées par les grands médias qui n’en avait que pour le coronavirus et les mesures sanitaires discutables imposées par le gouvernement Legault, ces « dommages collatéraux » forcent aujourd’hui les pédiatres, psychologues et philosophes à lancer des cris d’alarme tellement le manque de contacts sociaux a fragilisé l’équilibre mental de nombreux jeunes.
C’est le cas du Dr. Olivier Jamoulle qui dressait ce matin à Radio-Canada un sombre bilan de la dernière année et demie. Le confinement et les cours à distance ont ainsi provoqué chez de nombreux jeunes des pertes de repères et de motivation dû à l’absence de lieux de socialisation, d’activités parascolaires, de groupe de sport, etc. On note également chez certains des difficultés plus grandes à se concentrer, une désorganisation générale qui peut aller jusqu’au décrochage scolaire et même aux tentatives de suicide.
C’est également le constat que fait le docteur Martin Gignac, chef du service de psychiatrie de l’Hôpital de Montréal pour enfants, dans une entrevue publiée il y a quelques jours :
« Ils étaient isolés à la maison et passaient beaucoup de temps sur les écrans, parce qu’ils devaient faire l’école en ligne. Ce ne sont certainement pas des habitudes de vie favorables au développement d’un esprit sain. Je vois beaucoup de jeunes qui avaient certaines vulnérabilités avant, mais la pandémie a déclenché une cascade d’évènements qui les a entraînés dans une plus grande détresse émotionnelle. Ça a précipité des jeunes dans des périodes suicidaires, parfois avec des tentatives, malheureusement. On voit que la pandémie a mis en lumière des vulnérabilités et qu’il faut déployer des ressources. »
Pas étonnant que 7 à 8 étudiant.es sur 10 se disent heureux de retourner enfin à l’école en présentiel en ce moment ! Même si c’est encore plus difficile pour ceux qui souffraient d’anxiété sociale dont l’état s’est aggravé suite à ce manque de contact sociaux.
Les des impacts à long terme de tout ça sont donc encore difficiles à évaluer. Ce qui fait dire au docteur Jamoulle que cette augmentation des problèmes de santé mentale chez les jeunes est un enjeu de santé public gravissime plus important maintenant que celui relié au virus. Inutile de dire, donc, que pour lui un reconfinement serait la dernière chose qu’il faudrait faire…
Si la grande difficulté d’avoir des contacts sociaux avec les mesures mises en place durant la crise sanitaire a causé de grandes souffrances aux adolescents, les enfants ont aussi subi des sévices. C’est ce que souligne par exemple la psychologue Marie-Estelle Dupont et René Chiche, professeur agrégé de philosophie et membre du Conseil supérieur de l’Education, en France. Dans cet entretien radiophonique , ils critiquant vivement les autorités qui se focalisent seulement sur certains aspects d’une crise et en négligent totalement d’autres. Le temps me manque pour entrer dans les détails des effets très néfastes, par exemple, du port du masque à l’école chez les jeunes enfants en plein développement de leur capacité de communication, que ce soit pour lire l’expression émotionnelle sur les visages des autres, ou pour simplement apprendre à lire tout court. Des apprentissages où l’imitation, en particulier du mouvement de la bouche et des lèvres, est primordial…
Les troubles de l'esprit, Non classé | Comments Closed