lundi, 28 septembre 2015
Ce qui est bon pour le cerveau en 6 points dont 3 encore confirmés
Je termine souvent certaines présentations générales sur le cerveau en rappelant comment une bonne hygiène de vie peut ralentir les pertes cognitives liées au vieillissement normal, tout comme celles associées à l’Alzheimer d’ailleurs. Sur les six points que j’aborde habituellement, trois se sont vus encore récemment confirmés.
D’abord avoir une diète équilibrée, faible en gras saturés et riches en fruits, légumes, noix, céréales, poisson, huile d’olive, etc. C’est le fameux « régime méditerranéen » dont une étude (voir le 1er lien ci-dessous) vient de montrer la pertinence. Après environ 4 ans d’un tel régime supplémenté en huile d’olive ou en noix, les 304 individus de près de 60 ans ont montré des améliorations dans des tests de mémoire comparativement au groupe contrôle qui ne s’alimentait pas de cette façon. D’autres facteurs liés au mode de vie ont pu intervenir, et d’autres études devront venir confirmer celle-ci. Mais elle s’inscrit dans une série d’études démontrant les bienfaits entre autres des polyphénols présents dans ce régime, des antioxydants qui ont un effet protecteur sur les neurones.
Cela rejoint également le « Healthy Eating Plate » publié par le département de santé publique de l’université Harvard, un diagramme simple et efficace pour se bâtir des repas santés équilibrés (voir le 2e lien ci-dessous).
Il y a ensuite l’activité physique, non seulement bénéfique pour le système cardiovasculaire, mais aussi pour les fonctions cognitives et contre l’anxiété. On pense bien sûr ici à des activités comme la marche, le vélo, la natation ou le jogging, mais on peut faire bien d’autres choses pour bouger. À preuve, tous les jeux d’équilibre et de coordination que propose ce type hors du commun qu’est Stephen Jepson. Je l’ai découvert par hasard, et l’ai trouvé si inspirant que je vous partage cette entrevue filmée avec lui (voir le 3e lien ci-dessous). Ça dure près de 8 minutes, mais rassurez-vous, c’est loin d’être juste des « têtes parlantes », et si vous ne faites que le dixième de ce que ce type fait dans une journée, je vous prédis une vieillesse prolongée et bien remplie !
La troisième chose essentielle pour le cerveau est un sommeil de qualité en quantité suffisante. On passe le tiers de notre vie à dormir et l’on ne sait pas encore précisément pourquoi cela semble si important. Mais les travaux de Jeff Lliff pointent vers une fonction essentielle : l’élimination des déchets produits durant le jour par le cerveau, et qui se ferait surtout la nuit. Ces déchets, générés par l’activité incessante d’un organe qui ne représente que 2% du poids du corps humain mais qui requiert en tout temps près de 25% de toute l’énergie que nous consommons, le cerveau s’en débarrasse dans le liquide céphalo-rachidien qui rejoint éventuellement la circulation sanguine. Lliff et ses collègues (voir le 4e lien ci-dessous) ont montré que le liquide céphalo-rachidien était évacué du cerveau en suivant les vaisseaux sanguins qui s’y trouvent, mais à l’extérieur de ceux-ci. Or ce phénomène ne serait possible que lorsqu’on dort, alors que les cellules du cerveau se contractent et ouvrent par le fait même cet espace le long des vaisseaux par où le liquide céphalo-rachidien va s’écouler.
Voilà déjà une fonction importante qui justifie de bonnes nuits de sommeil. Sans compter que l’un des déchets évacué ainsi est la protéine bêta-amyloïde dont l’accumulation dans le cerveau est associé à l’Alzheimer. Et que d’autres études ont démontré qu’une diminution du sommeil est associé à une augmentation de protéines bêta-amyloïde dans le cerveau.
À signaler aussi, cette étude publiée il y a un an et qui montrait qu’un changement d’habitudes de vie, dont plusieurs rejoignent ce que l’on expose ici, avait provoqué pour une première fois une hausse des capacités cognitives des personnes atteintes d’Alzheimer qui avaient persévéré dans ce programme en 36 points.
Pour ce qui est des autres points habituellement cités dans mes présentations maintenant, le quatrième, la stimulation intellectuelle, vous êtes en train de la faire en ce moment même en lisant ce billet ! Et pour le point 5, la stimulation sociale, ce site en fait aussi la promotion par toutes sortes d’événements, que ce soit ceux de l’Université du troisième âge dont on parlait la semaine dernière ou encore de l’UPop Montréal également souvent mentionnée ici.
Pour le dernier point mais non le moindre, l’absence de stress chronique, je ne peux que vous recommander les écrits d’Henri Laborit sur ce qu’il appelait l’inhibition de l’action, et qui est exactement la même chose : l’impossibilité de fuir ou de lutter alors qu’une menace perçue modifie toute notre physiologie pour le faire. Résultat : des effets néfastes pour le corps et le cerveau quand cette inhibition dure trop longtemps comme c’est malheureusement le cas dans des systèmes hiérarchique de la vie moderne. D’où l’utilité d’être capable de détecter rapidement ces états néfastes pour la santé afin de préserver notre corps et notre cerveau des maux de la civilisation. Tout cela est exposé en détails dans les différents billets de la catégorie « Inhibition de l’action » du site web Éloge de la suite (voir le dernier lien ci-dessous).
Mediterranean Diet Might Improve Cognitive Function
Healthy Eating Plate & Healthy Eating Pyramid
Never Leave the Playground interview with Stephen Jepson
Jeff Iliff: One more reason to get a good night’s sleep
Éloge de la suite, catégorie : Inhibition de l’action
Dormir, rêver..., Le corps en mouvement | Comments Closed