lundi, 20 février 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : les asymétries fonctionnelles de nos hémisphères cérébraux
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Étant toujours dans la phase de relecture finale de mon livre jusqu’à la fin du printemps, je continue son « journal de bord » en y publiant certains encadrés qui n’ont pu, faute d’espace, trouver leur place dans le bouquin. Celui-ci entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette conversion ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. Je poursuis donc aujourd’hui le « nettoyage » du chapitre 5 avec un encadré qui attire l’attention sur le fait que, bien que toutes les structures cérébrales soient doubles dans le cerveau – une dans l’hémisphère droit, et l’autre dans le gauche – plusieurs, à commencer par le cortex de ces deux hémisphères, n’ont pas exactement les mêmes fonctions.
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Nos deux hémisphères cérébraux présentent en effet ce qu’on appelle de nombreuses asymétries fonctionnelles, c’est-à-dire qu’ils ne font pas exactement la même chose. J’en ai déjà parlé dans ce blogue ici et là pour expliquer qu’on ne peut pas pour autant parler de « personnalité cerveau droit » ou de « personnalité cerveau gauche ». Cela dit, si la grande majorité des gens sont droitiers par exemple, c’est que leur hémisphère gauche génère un meilleur contrôle pour les mouvements de la main droite que l’hémisphère droit pour la main gauche. Et si chez la majorité des droitiers c’est aussi l’hémisphère gauche qui prend en charge l’aspect syntaxique du langage, le droit contribue pour sa part à la compréhension des métaphores, de l’ironie, du contexte ou de l’intonation d’une phrase. Et ce n’est pas toujours exactement l’inverse chez les gauchers. Toute cette question du lien entre la préférence hémisphérique manuelle et langagière est très compliquée et j’ai essayé de démêler ça un peu dans mon site encore une fois ici et là.
L’orientation dans l’espace et la régulation des émotions sont deux autres phénomènes qui démontrent une certaine latéralisation, autrement dit qui ne sont pas gérés de la même façon par nos deux hémisphères. Comme cette complémentarité entre nos deux hémisphères s’observe chez beaucoup d’autres espèces, de l’abeille jusqu’à l’orque, elle semble apporter certains avantages évolutifs. Parmi ceux qui ont été proposé, il y a : rentabiliser au mieux l’espace disponible, augmenter la vitesse de traitement en favorisant les circuits courts à l’intérieur d’un seul hémisphère, augmenter les capacités cognitives grâce au traitement en parallèle de différentes tâches ou fonctions, etc.
De la pensée au langage | Pas de commentaires