lundi, 25 mars 2024
Quatre voix qui s’opposent radicalement au projet de loi 44 sur le financement de la recherche au Québec
Qu’est-ce qu’on fait quand on voit passer une nouvelle plus qu’inquiétante au sujet de la recherche au Québec, qu’on veut utiliser la tribune de notre blogue pour la relayer, mais qu’à cause de la supervision de la mise en page en cours d’un livre qu’on a écrit, on n’a vraiment pas beaucoup de temps pour rédiger un billet de blogue original ? On emprunte simplement les mots de ceux et celles qui en ont déjà bien parlé…
À commencer par Jonathan Durand-Folco, prof en innovation sociale à l’Université Saint-Paul, qui a d’abord attiré mon attention en écrivant sur les réseaux sociaux que :
« Le gouvernement Legault s’apprête à transformer radicalement le modèle de financement de la recherche universitaire en abolissant les trois Fonds de recherche du Québec (santé ; nature et technologie ; société et culture) pour les fusionner en une seule entité sous l’égide du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Autrement dit, Pierre Fitzgibbon, qui a déjà l’un des ministères les plus puissants du Québec, veut maintenant arrimer la recherche universitaire aux impératifs économiques et les priorités du gouvernement. Cela est très dangereux pour la liberté académique. »
Il faisait ainsi écho à la lettre ouverte de Madeleine Pastinelli, présidente de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, dans le Devoir du 16 mars dernier qui tirait la sonnette d’alarme:
« L’objectif est censément de « rendre la gouvernance plus cohérente », de « maximiser les synergies » pour faciliter la recherche intersectorielle et de mettre en place une structure « plus agile ». Apparemment, il s’agit surtout, d’une part, de centraliser la gouvernance avec un unique conseil d’administration, dont les deux tiers des membres seraient choisis par le gouvernement et n’auraient aucun lien avec le monde de la recherche, et, d’autre part, d’uniformiser les modes de structuration et d’évaluation de la recherche d’une manière qui permettra de promouvoir plus particulièrement la recherche en fonction de ses éventuelles retombées économiques ou de son potentiel d’innovation. »
J’en arrive finalement aux mots d’une troisième personne pour vulgariser le plus clairement et directement possible ce qui est en jeu ici. J’ai en effet consulté, comme je le fais depuis le début de mon projet de livre, mon camarade qui n’a pas la langue dans sa poche et qui a joué un peu le rôle d’avocat du diable durant toute les rencontres ayant conduit à l’écriture de mon livre. Je résume à grands traits ce qu’il m’a dit quand je lui en ai parlé, en conservant son langage imagé…
« C’est encore la même criss de centralisation que ce gouvernement-là pousse dans tous les domaines. En santé, en éducation, ou ici en recherche, on donne toujours plus de pouvoir à une couple de ministres qui vont décider d’en haut sans consulter personne. Et ô, surprise, c’est toujours vers plus de place au privé, plus de subventions aux entreprises, plus de formation et de recherche financées avec nos impôts qui vont servir avant tout à des mégaprojets de « développement économique », mais « durable » hein ! Amènes-en des guillemets, on en a en masse pour couvrir un système d’exploitation, de destruction, pis d’aliénation qui s’appelle le capitalisme et qui est en train de mettre en péril rien de moins que les conditions de vie sur notre planète. Ces politiciens-là qui attendent juste les portes-tournantes de la fin de leur mandat pour s’en mettre plein les poches avec leurs p’tits amis affairistes écocidaires grâce aux lois qu’y auront traficoté à leur avantage, c’est des criminels à cravate, ostie! »
Bien que je ne me reconnaisse pas toujours dans les emportements métaphoriques de mon collègue, je dois dire que je peux difficilement être en désaccord avec lui sur le fond. J’ajouterais même qu’en menaçant le soutien financier à la fois de la recherche fondamentale sur notre monde qui subit actuellement de dangereux bouleversements, et à la fois des sciences humaines favorisant les pensées critiques essentielles qui questionnent les fondements de notre rapport à ce monde, le projet de loi 44 du gouvernement Legault constitue en quelque sorte le « crime parfait » (moi aussi je peux en mettre des guillemets…), parce qu’il permettrais d’affaiblir la diversité et l’autonomie de la recherche universitaire chèrement gagnée depuis au moins 20 ans au Québec. C’est pourquoi il faut s’y opposer avec toute la vigueur nécessaire.
Du simple au complexe | Pas de commentaires
lundi, 18 mars 2024
Journal de bord de Notre cerveau à tous les niveaux : le sommaire du livre
J’arrive a un petit paradoxe en ce moment avec le livre. C’est que depuis qu’on a commencé sa mise en page il y a quelques semaines, et que j’ai remis la version finale des derniers chapitres la semaine dernière (ouf, les dés sont jetés…), il y a tellement de dossiers à mener en parallèle (au niveau des dessins et des images plus techniques à gérer, du site web qui accompagnera le livre, de la couverture, etc.) que j’ai vraiment peu de temps à accorder à son journal de bord dans ce blogue, alors qu’il y aurait beaucoup à dire sur cette expérience si stimulante ! Que vous dire ou vous montrer, alors que tout prend forme tellement vite comparé aux trois ans et demi d’écriture dans des fichiers Word sans âme ? Peut-être commencer par l’une des premières pages du livre, une page double en fait, où il y aura un sommaire illustré avec juste les titres des douze rencontres avec mon complice qui sont à la base du livre ? (suite…)
Du simple au complexe | Pas de commentaires
lundi, 11 mars 2024
Journal de bord de Notre cerveau à tous les niveaux : le parcours d’Andy Clark suit celui des sciences cognitives des quatre dernières décennies
J’ai eu ce matin une stimulante rencontre chez mon éditeur Écosociété pour régler plusieurs enjeux au niveau de la mise en page du bouquin qui va bon train. Je pourrai d’ailleurs d’ici quelques semaines commencer à vous monter des pages du livre ! Mais pour aujourd’hui, cette réunion m’ayant bouffé une bonne partie de la journée, et voulant quand même vous offrir quelque chose à vous mettre sous la dent, je me contenterai de vous coller carrément un paragraphe du livre tiré de la 10e rencontre entre moi et mon acolyte. Vous comprendrez pourquoi en le lisant. J’attire en particulier votre attention sur son dernier livre, The Experience Machine. How Our Minds Predict and Shape Reality, qu’il présente par exemple dans ce stimulant entretien. (suite…)
De la pensée au langage | Pas de commentaires
lundi, 4 mars 2024
Promotion de la marche et compréhension des « biais cognitifs » : deux exemples où mon livre pourrait être utile
Je vous signale cette semaine deux articles parus dans le journal La Presse dont deux personnes m’ont envoyés les liens pour me demander ce que j’en pensais (merci Gilles et Robert !). Le premier, paru le 25 février dernier, s’intitule « Pour une révolution par la marche » et est fort intéressant, nécessaire je dirais même. L’autre, publié ce matin, s’intitule « Biais cognitifs. Comme des lunettes déformantes », m’a énervé parce qu’il véhicule une conception de nous-même avec laquelle je suis en désaccord. Donc un mot d’abord sur les fleurs, puis sur le pot. (suite…)
De la pensée au langage, Le corps en mouvement | Pas de commentaires
lundi, 26 février 2024
Journal de bord de Notre cerveau à tous les niveaux : La forme du livre sera celle d’un dialogue !
Comme je l’ai écrit dans mon premier billet de 2024, les prochains mois seront ceux du sprint final de la production concrète de mon livre commencé au printemps 2020 et dont je vous tiens au courant des étapes ayant mené à sa réalisation dans ce « journal de bord » du livre commencé il y a deux ans en janvier 2022. Et comme je le fais aux deux semaines environ depuis le début de cette année, je vous livre aujourd’hui un autre indice à son sujet. Non pas sur son contenu, car j’en ai abondamment parlé dans mon journal de bord en 2022, puis de janvier à août 2023 avec plus d’une trentaine d’encadrés du livre qui ont finalement été publiés en billets de blogue pour diminuer le nombre de pages du bouquin. Mais plutôt sur sa démarche et sa forme particulière. J’avais commencé le 15 janvier dernier en dévoilant que je n’étais pas le seul auteur du livre et qu’il avait plutôt été écrit à deux ! Et le 29 janvier, j’ajoutais qu’il était le fruit d’interactions avec mon complice qui ont eu lieu lors d’une douzaine de rencontres surtout à Montréal, mais aussi à quelques autres endroits au Québec ! Ce n’est pas cette semaine que je vais vous dévoiler l’identité de mon partenaire, mais ce que je peux vous dire cependant, c’est que le livre sera en quelque sorte le fruit direct de nos discussions, autrement dit que le livre sera publié sous la forme d’un long dialogue entre lui et moi ! (suite…)
De la pensée au langage, Du simple au complexe | Pas de commentaires